Pour la p’tite histoire …
Nous sommes au
printemps 1989 lorsque des membres de la
Société Herpétologique de France ("Herpétologie" : vient du grec ancien ἑρπήτόν [herpetón], signifiant "rampant" ou encore "reptile" : étymologiquement "science des rampants" ou des "reptiles". Dans les faits, l'herpétologie traite aussi des amphibiens, puisqu'ils étaient autrefois considérés comme des reptiles.), observent, sur la dune de la Falaise (alors toujours à l’état de délaissement), « l’activité de divers batraciens ».
L’hiver 1988-89 a été doux, plutôt sec et la sécheresse guette le milieu.
Parmi plusieurs Anoures (
Pélodyte ponctué,
Crapaud calamite et
Crapaud commun) et un Urodèle (le
Triton palmé), nos scientifiques dénichent également une faible, mais pour le moins (surprenamment) présente, quantité de Pélobates cultripèdes, mais
leur constat est alors alarmant…
En effet, la sécheresse du milieu a fait baisser le niveau de la nappe phréatique qui, seule, assure le maintien en eau du site après l’hiver.
Or, sans eau, les têtards ne peuvent réaliser le dernier stade de leur métamorphose qui, chez le têtard du Pélobate est particulièrement longue. Qui plus est, la ponte de cette année semble avoir été précoce, alors que l’espèce est frileuse...
Lors de l’observation, aucun têtard n’atteignait une taille jugée raisonnable, à savoir 4 cm.
Nos scientifiques en déduisent alors que le maintien du Pélobate cultripède sur la dune de la Falaise n’étaient dues qu’à la longévité naturelle de l’espèce (jusqu’à 15 ans)…
Et ils n’avaient pas tout à fait tort, hélas.
En effet, aujourd’hui l’espèce a disparu du site.
Mais alors : à qui la faute ?
- A la disparition progressive de son habitat terrestre : la dune, un milieu ouvert, à la végétation rase.
En 1989, les scientifiques pointent déjà dans leur rapport, le développement d’espèces végétales qui ne sont pas originaires du milieu et l'envahissent, telles que roseaux, joncs et baccharis.
- A la disparition progressive de son habitat aquatique.
Celui-ci est notamment dû au remblaiement (naturel ou artificiel) des dépressions humides de la dune.
Dans les années 1980, le Pélobate est devenu, à l’échelle des 18 hectares de la dune de la Falaise, un exemple probant de la régression de la biodiversité, causée par la modification des milieux naturels, qu’elle soit consécutive d’une évolution naturelle ou causée par l’Homme.