Pélobate cultripède

  • Le Pélobate cultripède
  • Pélobate cultripède -
  • Pélobate cultripède - Têtard

Nom scientifique :

Pelobates cultripes
 

Identification :

Crapaud de couleur jaune verdâtre et tacheté de brun pour le dos, et couleur crème pour le ventre, mesurant entre 7 et 9 cm. Ses yeux sont saillants, et l’iris est doré. Le museau est busqué. 
Le Pélobate présente caractéristique physique qui le rend immanquablement identifiable : une excroissance arrondie de couleur noire aux pattes antérieures. Appelées « couteaux », ces excroissances permettent à l’animal de s’enfouir dans le sol. Ils ont donné leur nom à l'espèce : "cultripède" signifie "marche sur des couteaux".

Comportement, mode de vie :

Nocturne.
  • Le saviez-vous ? : Le chant du mâle ressemble au gloussement d’une poule !

Milieu :

Le plus souvent sur des sols meubles ou sableux et peu végétalisés, tel que les milieux dunaires.

Répartition :

Endémique du Sud-Ouest de l’Europe, le Pélobate cultripède se rencontre aujourd’hui surtout sur le littoral méditerranéen et les côtes Atlantiques de la péninsule ibérique.
Mais il fût une époque où la dune de la Falaise accueillait une petite population, alors la plus septentrionale d'Europe

Pour la p’tite histoire …

Nous sommes au printemps 1989 lorsque des membres de la Société Herpétologique de France ("Herpétologie" : vient du grec ancien ἑρπήτόν [herpetón], signifiant "rampant" ou encore "reptile" : étymologiquement "science des rampants" ou des "reptiles". Dans les faits, l'herpétologie traite aussi des amphibiens, puisqu'ils étaient autrefois considérés comme des reptiles.), observent, sur la dune de la Falaise (alors toujours à l’état de délaissement), « l’activité de divers batraciens ».
L’hiver 1988-89 a été doux, plutôt sec et la sécheresse guette le milieu.
Parmi plusieurs Anoures (Pélodyte ponctué, Crapaud calamite et Crapaud commun) et un Urodèle (le Triton palmé), nos scientifiques dénichent également une faible, mais pour le moins (surprenamment) présente, quantité de Pélobates cultripèdes, mais leur constat est alors alarmant
 
En effet, la sécheresse du milieu a fait baisser le niveau de la nappe phréatique qui, seule, assure le maintien en eau du site après l’hiver.
Or, sans eau, les têtards ne peuvent réaliser le dernier stade de leur métamorphose qui, chez le têtard du Pélobate est particulièrement longue. Qui plus est, la ponte de cette année semble avoir été précoce, alors que l’espèce est frileuse... 

Lors de l’observation, aucun têtard n’atteignait une taille jugée raisonnable, à savoir 4 cm.
Nos scientifiques en déduisent alors que le maintien du Pélobate cultripède sur la dune de la Falaise n’étaient dues qu’à la longévité naturelle de l’espèce (jusqu’à 15 ans)
Et ils n’avaient pas tout à fait tort, hélas.
 
En effet, aujourd’hui l’espèce a disparu du site.
Mais alors : à qui la faute ?
 
  • A la disparition progressive de son habitat terrestre : la dune, un milieu ouvert, à la végétation rase.
En 1989, les scientifiques pointent déjà dans leur rapport, le développement d’espèces végétales qui ne sont pas originaires du milieu et l'envahissent, telles que roseaux, joncs et baccharis.
 
  • A la disparition progressive de son habitat aquatique.
Celui-ci est notamment dû au remblaiement (naturel ou artificiel) des dépressions humides de la dune.  


Dans les années 1980, le Pélobate est devenu, à l’échelle des 18 hectares de la dune de la Falaise, un exemple probant de la régression de la biodiversité, causée par la modification des milieux naturels, qu’elle soit consécutive d’une évolution naturelle ou causée par l’Homme